Un chien jaillit
du bois, Binh-Dû l’accueille avec joie. C’est le plus intelligent des chiens,
cela se voit à sa façon de lever la tête. Il serait même capable de jouer au
volley-ball. Pendant ce temps, des messieurs dans leur club anglais sacrifient
au rituel consistant à trinquer au son d’onomatopées guerrières, pan, boum,
aïe. Plus débile, on a du mal à trouver. Sur les lattes du store électrique,
deux escargots anémiés se sont installés pour mourir. Il fait trop jour pour
descendre et pas assez pour s’exposer aux regards, l’entre-deux se cherche.
On est ce qu’on accepte d’être, affirme
celui qui n’a pas encore trouvé comment vivre. Et on ne comprend rien à ce
qu’il suggère, espoir ou fatalité ? Qu’ai-je donc accepté d’être, se
demande Binh-Dû, mais aussi : que pourrais-je accepter ? Qu’ai-je
refusé d’être jusqu’à présent ? Qu’ai-je cru refuser alors que je
l’acceptais, et que refusé-je à mon insu ? Il se gratte le cuir chevelu
comme s’il portait une longue perruque mêlée de plumes violettes et que tous
ses pores suintaient l’héroïne. Pour sûr, il se prend pour quelqu’un d’autre.