Le contexte a toujours quelque chose d’absurde. Une salle d’études,
par exemple, des rangées de tables bien alignées faisant face au
professeur-surveillant. Des rangées d’étudiants assis sur leur chaise, le bazar
ordonné à peine personnalisé sur chaque table. Ce silence qu’on dit studieux.
Une sorte d’empressement anxieux déjà résigné à ce que la vie ressemble à
cela : dans un bâtiment sans âme faire ses preuves. Binh-Dû, comme
souvent, a oublié d’apporter de quoi écrire, mais ce n’est pas le plus grave,
il pourra demander à un voisin ou un appariteur.
Ce qui est plus embêtant, c’est qu’il n’avait pas du tout prévu de se
retrouver dans cet endroit précis. Il aurait mille fois préféré se retrouver
ailleurs ; mais maintenant qu’il est là, il faut bien trouver moyen de se
dépêtrer. Trois questions lui brûlent les lèvres, quoi, comment, sous quel
délai ? Car il ne comprend pas ce qu’il est supposé faire, il ne comprend
pas le problème à résoudre tel qu’il est énoncé. Il y a vraisemblablement une
méthode à suivre, sauf qu’il ne la connaît pas. Et de combien de temps
dispose-t-il encore ? Chut ! lui
intime-t-on.