Reste
toujours cette échappée au long de la falaise, qui mène à un retour, par les
terres, le jour finissant. Et c’est toujours la veille de quitter le pays, avec
le déchirement qu’il soit trop tard. On n’a pas besoin d’être mufle pour faire
bande à part, il n’y a aucune gloire à tirer les cheveux des filles. Et jusqu’à
quel âge sera-t-il admis de pleurnicher larmes de crocodiles – Mais c’est mon anniversaire ?
Enfant gâté, d’autres vont s’écorcher les genoux aux troncs des arbres plutôt
que de trépigner dans les boutiques feutrées. Binh-Dû a du succès avec son
bonnet bleu turquoise, les vendeuses croient peut-être que ses cheveux sont
douchés du jour. Il serait encore plus séduisant avec son bonnet gris, voire
avec un bas de laine enfilé sur la tête. Au cinéma, il se prend à espérer que
les malfrats ne trouveront pas leur complice (si jolie...) chez la logeuse où
elle est censée les attendre. Ainsi ils partiraient sans elle, Binh-Dû est
disposé à ne plus la revoir si cela peut éviter qu’elle soit trucidée d’une
balle perdue lors du cambriolage. Il lui écrirait, elle lui renverrait une
photographie dédicacée. Ce qui ne réglerait rien, dans l’entrée, à côté des
bottes, la boue a dessiné des motifs aux carrelages, comme les cartes d’un
monde perdu.