Le jour est à la nuit, Binh-Dû pourtant est bien en peine de la fêter.
Ou se trompe-t-il du tout au tout, et ses douleurs seraient sexy, du moins pour
lui, en une sorte d’autoérotisme engorgé de loyautés toxiques ? La bruine adoucit l’air, les
lumières sont accueillantes au palais des illusions sereines. Un homme au
grand chapeau laisse filtrer son intelligence, il finit par s’engouffrer dans
la bouche du métro ; tandis que les bavards piétinent comme une parodie de
tentative où il ne serait pas exclu de s’embrasser sauf que cela n’aurait aucun
sens.
Binh-Dû dit n’importe quoi, il craint tellement de passer pour
quelqu’un d’autre (un type antipathique, un idiot, un égoïste) qu’il sourit,
mais alors il n’est plus personne. N’en a-t-il pas toujours été ainsi, depuis
le premier embarras de sa naissance lorsqu’il se vit pleurer sur le sein de sa
mère ? Dans les limbes au contraire, nul empêchement. Il peut affirmer que
les crispations crapoteuses, il n’en veut plus, et chercher un meilleur moment : peut-être après le solstice, délassé par le souffle des résolutions.