Le stylite n’agit pas sur le voyage des nuages. Moins qu’un arbre,
lequel de toutes ses feuilles appelle la pluie. Il ne fête jamais son
anniversaire et pourtant les chiffres tournent, du zéro au zéro, l’infini inatteignable ne le fera pas fléchir sur ses jambes. Certes il verra l’aurore et
le crépuscule, leurs différences subtiles de teintes, de température et
d’expectative. Il connaîtra si bien ses points cardinaux qu’on se servira de
lui pour orienter les prières – mais personne ne le priera. Pour tous il sera
moins qu’humain. Un idiot. Un projet avorté.
Binh-Dû ne sera pas le premier à lui jeter la pierre. Il serait plutôt
du genre à faciliter les velléités de son prochain, non à accroître ses
misères. L’automne est à nos portes, braves gens, on rigole déjà un peu moins
sous la pluie. On envie l’autre hémisphère. « Perché ! »
crie-t-on comme un sauve-qui-peut dans la tourmente, et il s’agirait que les
mauvais joueurs ne soient plus en mesure
de nous dicter leur calendrier. Sinon, regarde : c’est l’hiver en un pli
de feuille morte, il fait froid jusqu’aux os qui, chus de la colonne, se mêlent
à la boue.